Le Blog de Zénon

Saturday, December 10, 2011

Ship Breaker, de Paolo Bacigalupi


Ship Breaker, de Paolo Bacigalupi


Après "The Windup Girl" situé en Thaïlande dans un futur proche et  dystopique (une vision proche du rêve d'avenir de Monsanto, où la totalité du vivant est devenu l'objet de brevets et permet le contrôle de la population par son estomac), voici maintenant "Ship Breaker", par le même auteur.

Californie, futur proche: il n'y a plus de pétrole, la mondialisation est un souvenir et la Californie est un pays du tiers-monde. Les anciens pétroliers géants, super-porte-containers et autres monstres mangeurs de pétrole (et/ou transporteur de pétroles) sont des dinosaures éteints. Leurs carcasses jonchent les plages de Californie, l'état s'étant reconverti dans la récupération de matériaux précieux dans les épaves de ces géants désormais inutiles.

Les transports intercontinentaux sont désormais à la charge des clippers high-tech et à voile, qui sillonnent les océans (il y en a bien moins qu'à la génération d'avant), mais on ne les voit que de loin dans toute la première partie, car ils représentent une élite et une richesse inatteignable pour la plupart des personnages de ce roman.

L'histoire se passe dans les "light crew" de récupération de matériaux: des adolescents et pré-adolescents, petits et agiles, se faufilent dans tous les recoins pour récupérer le cuivre, l'aluminium, et le nickel. Ils travaillent dans le ventre de ces géants avec des moyens pitoyables. Les conditions de travail, la sécurité et la paie sont à la hauteur du tiers-monde. Mais les jeunes travaillent dur. L'alternative est de mendier sa nourriture dans les villes désormais pauvres et partiellement désertées de Californie. Ils travaillent en attendant de devenir trop grands pour ce boulot et de perdre leur emploi.

C'est un roman pour adolescent. Ça n'est pas complètement visible, si ce n'est par la structure plus simple du récit: un seul point de vue, avec deux héros, une seule trame narrative qui  déroule l'histoire d'un seul point de vue. Pour le reste, c'est le même monde que The Windup Girl, vu depuis la Californie tiers-mondisée plutôt que depuis la Thaïlande qui était une des rares nations à tenir encore le choc avec des structures sociales et des infrastructures nationales qui lui permettaient de résister un peu à l'omnipotence des grandes firmes agro-alimentaires.

Un bon roman de Bacigaupi, qui confirme sa voix, trouve son ton et continue à approfondir sa vision d'un futur dystopique et coloré.




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